Les principaux systèmes runiques
Elder Futhark, 24 runes
Le Futhark, composé de 24 runes tient son nom des sons des 6 premiers caractères qui le composent, à savoir : Fehu , Uruz, Thurisaz, Ansuz, Raidho et Kenaz. L'attribution des noms des runes daterait du IXe, un siècle bien lointain de leurs premiers usages. Par ailleurs, la majorité de tous les textes disponibles et des manuscrits émanent de clercs anglo-saxons. La tradition proto-germanique était orale, ce qui peut remettre en question les traductions proposées dans leur unicité de caractère.
La séparation des runes en oett ou aett, a été retrouvée sur une bractéate en or, datée vers 500. Cette amulette trouvée à Vadstena (photo) en 1774 contient l'intégralité de l'Elder Futhark, en son centre une tête d'homme est au-dessus du corps d'un animal, devant celui-ci, il y a un oiseau, vraisemblablement le Dieu Odin sur son cheval Sleipnir, accompagné de l'un de ses corbeaux. .
Futhorc, 28 à 33 runes
Ce système runique est une forme étendue de l'Elder Futhark, proposant de 29 runes à 33 runes, en Frise et en Saxe, toujours selon les besoins phonétiques. En se développant en Angleterre, il a bénéficié d'un intérêt assez important pour que ces runes se retrouvent dans un poème runique majeur. Le poème runique anglo-saxon donne les caractères et noms suivants :
ᚠ feoh, ᚢ ur, ᚦ þorn, ᚩ os, ᚱ rad, ᚳ cen, ᚷ gyfu, ᚹ ƿynn, ᚻ hægl, ᚾ nyd, ᛁ is, ᛄ ger, ᛇ eoh, ᛈ peorð, ᛉ eolh, ᛋ sigel, ᛏ tir, ᛒ beorc, ᛖ eh, ᛗ mann, ᛚ lagu, ᛝ ing, ᛟ œthel, ᛞ dæg, ᚪ ac, ᚫ æsc, ᚣ an, ᛡ ior, ᛠ ear . Celui – ci n'inclue pas les runes ᛢ cweorð, ᛣ calc, ᚸ gar et ᛥ stan , bien présentes dans le futhorc anglo – saxon mais dénuées d'origines germaniques.
Les jeux divinatoires à 24 runes avec leurs significations s'inspirent des descriptifs de ce poème, car étant donné que les autres ne contiennent que 16 runes, il y aurait comme qui dirait, un tout petit problème de nombre ! J'attire par ailleurs votre attention sur le fait que les 24 runes de l'Elder Futhark n'ont pas de sources permettant de se référer à des textes, outre l'Edda poétique pour déterminer des inspirations divinatoires. Et cette charmante rune Perthro ou Peorth, ici, n'a aucune traduction de son nom clairement validée. Les traductions proposées ne sont que des suppositions en rapport avec le contenu de la strophe du poème.
Younger Futhark, 16 runes
Ce cher Younger avec ses branches courtes, longues, avec une forme norvégienne, suédoise, islandaise, danoise et j'en passe. Un vrai bonheur pour illustrer la phrase suivante « pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ». Et les poèmes runiques, on adooore car ils sont différents dans certaines strophes, avec la poésie scaldique, les kenningar ( figure de style métaphorique en lien avec la mythologie ).
La différence entre les types de branches serait fonctionnelle, les longues pour la gravure sur les pierres ( la plus grande partie des pierres runiques sont gravées avec les runes du Younger Futhark) et les courtes pour les messages gravés sur du bois. Par ailleurs, les calendriers runiques ont été écrits principalement avec ce système runique.
Futhark Médiéval, 27 runes
L'Elder Futhark se muta en Futhark médiéval, complétant le système ancien de nouvelles runes. Vers 1050, les runes médiévales étaient au nombre de 27 avec des variantes, elles se rapprochaient davantage de notre alphabet, intégrant des runes en référence avec les lettres latines. La plupart des inscriptions runiques norvégiennes préservées sont médiévales et nous pouvons en déduire que les runes y étaient d’usage courant en complément de l'écriture latine. À la fin du Xe siècle, trois runes piquées ont été ajoutées afin de représenter des phonèmes avec plus d'exactitudes, sans rajouter de nouvelles runes. L'ordre des runes se modifia au profit d'un rapprochement avec l'alphabet romain, tout au long du Moyen Âge.
On retrouvait ces runes sur des documents, des amulettes et dans des manuscrits qui comprenaient aussi du latin. La diversité de ces caractères permettait davantage de libertés pour exprimer des sons et composer des mots plus complexes. Il existe de nombreux objets d'église connus qui ont été gravés avec des runes, telles que des reliquaires, des cloches , des fonts baptismaux, et sur les portes des églises. Lorsque l'alphabet runique médiéval a été pleinement développé au début du XIIIe siècle, des runes à branches courtes et à branches longues ont été mélangées. Le seul manuscrit écrit entièrement en runes est le Codex Runicus, daté de 1300, découvert au Danemark. Il contient la loi de Scanie, quelques passages historiques et une partition.
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LES VIKINGS
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